Touche pas à mon...job!.


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Mondialisation et crises.

Voilà bien un de ces nombreux mots que les médias, politiciens, syndicats...se plaisent à répéter sans cesse en préambule et presque en justification de tous problèmes socio-économiques actuels.
A croire que, sans remonter aux échanges commerciaux datant de l'époque de Ch. Colomb, le monde serait tout à coup plongé dans une compétition effrénée alors qu'une fois encore celle-ci a toujours existé et n'a été que croissante tant la découverte du monde a constamment permis la confrontation, l'exploitation des richesses et des populations issus de continents ou parties de la planète soumises autrefois à la puissance coloniale remplacée progressivement par la puissance économique et financière actuellement affaiblie par des choix politiques.

L'Europe traverse plus que tout autre région développée du monde une crise qui n'est que le reflet de ce que les politiciens nationaux se refusent à admettre jusqu'à mettre en péril la construction de la seule entité viable que constitue la zone euro car d'un poids comparable aux autres puissances qui, sans cela, se comporteront en "chacals" et se répartiront les restes de morceaux de choix de ce qui fut pendant longtemps la superpuissance mondiale.
Ce déclin est encore accentué toujours par les mêmes politiques qui d'ingérences militaires en leçons de morale démocratique semblent incapables de mesurer, y compris devant les conséquences immédiates de leurs décisions, les effets désastreux sur les populations pour lesquelles ils se disaient investis d'une mission quasi-divine! de protection.
A titre d'exemple, ce que les bisounours ont appelé poétiquement "Printemps arabes" et qui se conclut par un retour en arrière de quelques siècles ne fut-ce que dans le respect des droits? des femmes sans parler de la régression économique et financière de pays, jusqu'il y a peu, suffisamment riches et ce dans l'indifférence de ceux qui, voici quelques mois, affichaient très médiatiquement leur sentiment de honte face à ces dénis de démocratie.

L'Europe et l'Euro.

Comme déjà évoqué plus haut, la responsabilité des hommes et femmes politiques dans le déclin des états européens est patente.
En effet, face à une concurrence forte, non seulement aucune mesure économique protégeant ou incitant au maintien de filières industrielles n'a vraiment été prise et ne parlons même pas de taxes à l'entrée de l'espace européen que USA et Chine ne se privent pas d'appliquer sur leurs territoires respectifs.

De plus, comme si le fatras de mesures, décrets et lois intra-européennes au niveau de chaque état ne suffisait pas, celles-ci sont démultipliées presqu'à l'infini par des mesures, décrets et lois européens jusqu'à l'absurde de la contradiction entre lois nationales et supra-nationales.

Ne nous leurrons pas sur les responsabilités car quelquefois celles-ci sont aussi de nature citoyennes surtout en matière d'écologie car plus personne en Europe occidentale ne veut voir une usine à la porte de son petit lotissement en pleine nature autrefois espace agricole disparu depuis car l'exploitation et le charroi étaient trop bruyants pour les nouveaux arrivants.
De même que les déchets sont, au mieux, déposés dans des poubelles et véhiculés jusqu'à une usine de traitement qui, exige t'on, sera installée loin, très loin de son coin d'air pur dans lequel plus aucun projet d'autoroute, zoning industriel, voie de chemins de fer voire extension d'aéroport ne peut avoir la moindre chance d'être implanté...mais à l'inverse, que ne regrette t'on la désertification industrielle causée par ces "vilains" patrons exclusivement soucieux du bien-être des actionnaires et qui préfèrent délocaliser sous des cieux économiques et politiques plus accueillants!.

Et l'euro, cette monnaie unique dont les politiciens se vantent alors que celle-ci ne fonctionne que parce que les marchés financiers, vous savez ces autres "vilains" traders profiteurs, la soutienne.
On aurait pu espérer que les politiciens finissent par comprendre qu'en temps de crise, la solution la plus efficace de soutien aux économies, de règlements des dettes publiques, (dont on ne soulignera probablement jamais qu'elles n'ont atteint ce niveau ingérable que par la seule irresponsabilité des politiciens qui tant par démagogie que par particratie électoraliste ont continué de creuser ces déficits), aurait été de ne pas tenir ces discours presque machiste sur la force de la monnaie unique alors même qu'un retour rapide à une parité USD/Euro soulagerait populations et économies.

Au lieu de cela, ils fustigent les agences de notation qui osent dégrader l'un ou l'autre pays européen jusqu'à proposer non pas un programme raisonnable de retour à une saine gestion car cela mettrait en évidence leurs propres carences mais bien la création d'une agence européenne qu'ils osent, sans rire, prétendre indépendante de tout pouvoir politique qui l'inciterait à une bienveillante complaisance.
Ni responsables, ni coupables!.

De même quand par des centaines de mesures nationales et européennes, les entreprises connaissent d'importantes difficultés et qui, tels des dominos, les font chuter les unes après les autres, ils pointent du doigt de manière assez grossière les responsabilités de ces patrons cupides ne pensant à distribuer l'argent péniblement gagné par les salariés à des actionnaires rentiers passifs voire dormants.

Mais alors, pourquoi lorsque des actes répréhensibles sont commis par des individus, doit-on toujours , politiquement correct oblige, les présenter comme émanant d'une faible minorité de personnes et qu'en matière de financiers, patronnat...cette règle ne prévale pas et, qu'à priori, ils sont tous coupables de manière collective.
De même que sans l'entreprise privée, il n'y a plus d'emploi, de la même manière il convient de souligner que sans actionnaires, prêteurs...il n'y aurait plus ni entreprise ni même d'état qui pourtant de manière autoritaire vient de déclarer les créances notamment grecques nulles.
Un peu comme si les citoyens indignés ou non déclaraient que l'impôt perçu par l'état serait nul...

L'emploi et ses règles anti-emplois.

Avez-vous déjà simplement fait le compte des contraintes liées à l'embauche, maintien et licenciement auxquelles les entreprises européennes sont soumises vis à vis d'autres parties du globe et la réponse à la question des délocalisations se trouvent dans son énoncé.
De plus, l'argumentaire de culpabilisation dénoncé plus haut et qui essentiellement trouve écho auprès des partis de gauche ainsi que parmi leurs satellites que sont les syndicats dont, à l'exception allemande, l'attitude d'opposition systématique, dogmatique ne contribue ni au débat ni même à une avancée des désirs et besoins des uns et des autres sans compter que tout blocage détériore le climat social, le regard d'investisseurs étrangers quand ce n'est tout simplement pas l'outil voire les personnes qui en sont les victimes.
La mentalité européenne ne conçoit plus qu'une personne puisse être un jour confrontée à une fermeture, délocalisation comme si, à l'instar des fonctionnaires d'état, le salarié engagé par la société privée y restait en évoluant jusqu'à la mort non plus de l'entreprise mais de la sienne.

De l'actualité dramatique récente, on retiendra la "vague" de suicides qualifiée malencontreusement et plutôt sottement de "mode" par un patron tout en s'interrogeant, pour ceux qui gardent un minimum de sens critique, sur l'opportunisme dont font preuve les syndicats en réussissant à mettre en examen ledit patron et ses deux collaborateurs grâce à une justice dont beaucoup de magistrats n'hésitent plus à mettre en avant leurs appartenances politiques alors que devrait se poser la question suivante:
A quoi servent les syndicats auxquels les salariés versent des cotisations si ceux-ci, en principe proches du salarié en difficulté, sont incapables de l'aider soit à améliorer sa situation au sein de son service soit à l'épauler dans la recherche d'un emploi dans un environnement moins hostile à ses yeux?.

Pour les syndicats, qualifier ces suicides de messages d'alerte d'un malaise au sein de l'entreprise fait preuve au mieux de l'inutilité de ces organismes lorsque ceux-ci n'adoptent pas le concept de partenaires et à tout le moins d'un cynisme effroyable en culpabilisant un staff dont certaines décisions peuvent être critiquées mais qui, pourtant du moins au sein d'entreprises européennes soumises à quantité de règlements stricts vis à vis de ce que connaissent, subissent les travailleurs d'autres contrées devraient éviter la récupération médiatique politisée de ce qui pourrait, comme très souvent, n'être que l'aboutissement malheureux d'une personne en grande fragilité qui ne peut plus prendre conscience de l'égoïsme d'un geste ultime qui , en définitive, ne fera souffrir que les êtres qu'il est censé chérir plus que tout, y compris lorsque ce geste accompli sur le lieu du travail est qualifié d'accident du travail assurant ainsi un revenu à sa famille qui devra vivre avec le souvenir mensuel de ce geste de désespoir.

The new deal: LA solution.

Pour couper court à la logorrhée politicienne montante actuelle visant à opposer salariés et actionnaires, la solution audacieuse non encore évoquée et qui pourtant semble cohérente serait de transformer tout salarié en actionnaire de la société pour laquelle il travaille.
Voilà qui lui permettrait d'acquérir le sentiment, la réalité matérielle et financière de sa propre contribution à la richesse induite par le développement de ladite entreprise.
De même, le discours syndical se verrait enfin responsabiliser par le fait que toute action de grêve inappropriée leur serait reprochée car susceptible de menacer la survie ou au minimum les bénéfices de la société et par conséquent les bonus à attribuer à tous ses salariés.
Mais peut-être est-ce justement cette responsabilité dont les syndicats incantatoires ne voudraient pas?!.

Finalement, cette innovation majeure dans les rapports entre individus qui au lieu de les opposer dans une confrontation stérile et digne des temps de la Révolution de 1789 devrait contribuer à une mise en commun des forces du travail et de la finance en vue de retrouver à nouveau la compétitivité et relativiserait en passant le sempiternel argument des différences de charge qui n'explique pas tout et en tout cas ne suffirait pas à redynamiser nos industries et à revitaliser un tissu économique dont l'usure est évidente...du moins si on ne continue pas à se voiler la face.

Pour conclure sous forme de métaphore, on se doit de constater que si le travail était une valeur boursière, celle-ci serait fortement décotée et peu recommandable à l'achat tant les différents pouvoirs politiques nationaux et depuis quelques temps surtout européens l'ont bridé en promulguant quantité de contraintes jusqu'aux plus absurdes mais venant de fonctionnaires ultra-protégés et surpayés, ceci explique probablement cela.

En effet, comment l'entreprise peut-elle s'organiser face à des règles qui permettent aux salariés en congés de poursuivre ceux-ci si la météo n'a pas été favorable ou encore la perversion de la discrimination positive qui affiche des emplois "religieux" ciblés de facto musulmans car dans ce domaine, il faut avouer qu'il est assez rare de devoir engager une employée catholique habillée comme une nonne!.
Et des exemples de ce type dont on constate que la seule cohérence qui s'en dégage n'est que politicienne alors même que les acteurs concernés du monde du travail sont écartés de tout débat.

Après, hypocrisie suprême, on s'émeut de la montée inexorable du chômage, surtout des jeunes, alors que ceux-ci, bien plus que la génération précédente encore partiellement élevée dans le respect de la valeur travail censée être porteuse de plus d'aisance face à l'absence de travail, ont bien compris que la différence entre "revenus" du chômage et revenus des bas salaires ne les incitaient nullement à faire l'effort de s'astreindre à un rythme de vie moins libre sans compter qu'au bout du mois, la différence net/poche n'était guère motivante voire inférieure en fonction des frais divers à engager pour se rendre au travail.

Mais cela n'étant pas non plus "politiquement correct" à dire ou écrire, gageons que le chômage n'est pas prêt de voir sa courbe s'inverser durablement surtout qu'une fois encore, on se plaira à souligner en dépit des chiffres contraires que ce sont les entreprises qui n'offrent pas du boulot suffisamment rémunéré.
Et pendant ce temps, nos économies deviennent les sous-douées de la mondialisation jusqu'au jour, assez prochain, où celles-ci seront affublés de ce vocable condescendant que pour l'instant nous attribuons à d'autres, à savoir: émergent.