Mémoires d'un enfant...unique (1).



Naissance

Né durant la deuxième moitié du XXIè siècle, Christian (prénom d'emprunt) a dès sa naissance su marquer sa différence et son goût pour l'exclusivité car quoique furent les ardents souhaits pour ses parents de créer une famille sinon nombreuse à tout le moins composée de plusieurs enfants, il provoqua de tels dégâts à l'utérus de sa mère que jamais celle-ci ne put donner naissance à un petit frère ou une petite sœur pour Christian qui, vers cinq ans, à une question de sa grand-mère sur ce "manque" supposé, répondit qu'il préférait jouer et s'occuper tout seul sans avoir à "partager"!.
D'autant que tant côté paternel que maternel, aucuns des autres couples n'avaient de descendance, ce qui le plaçat au centre du monde...familial avec le risque souvent constaté, celui, pour ce rejeton unique, d'acquérir une triste mentalité d'enfant gâté égoïste.
Mais, il n'en fut rien.
Etait-ce dû à son caractère déjà très fort ou à une éducation assez stricte empreinte de valeurs clairement établies, toujours est-il que ses premières années d'insouciance préscolaire se déroulèrent dans la joie, les rires perpétuels (a t-il seulement, comme bébé, jamais pleuré, crié?) et la découverte, au prix de nombreuses chutes, blessures et cicatrices, de son environnement.

Enfance

Souvent seul, non seulement parce que cela ne le gênait en rien de jouer tant dans le jardin que dans sa chambre mais aussi parce que ses parents, jeunes indépendants, étaient soucieux de s'assurer très vite une existence plus confortable que celle que connurent leurs parents respectifs qui, quoique issus de la moyenne bourgeoisie pour les uns, de la petite noblesse pour les autres, sortirent quasi ruinés de la deuxième guerre mondiale.
Il ne fallut pas attendre longtemps pour que ce travail acharné produise les premiers fruits permettant à cette petite famille de trois personnes d'acquérir biens immobiliers et mobiliers suffisants pour vivre plutôt confortablement quoique sans ostentation pour autant car cela ne correspondait absolument pas aux valeurs et principes de ses parents...contrairement à ce qui semblait déjà poindre comme différence pour Christian qui, gamin, aimait assez les compliments et le soin tout personnel qu'il portait à ses affaires en était une des preuves.
Y compris pour ses nombreux jouets qu'il aurait pu, comme d'autres "enfants gâtés", casser car remplacés illico sous peine de cris et autres gesticulations alors que lui les préservait tout en y jouant fréquemment.

Jamais on ne put lui reprocher d'une quelconque volonté d'abîmer, de jeter ou de casser des objets, meubles, murs l'entourant moins parce qu'il aurait été une sorte d'enfant banalement sage que par son goût pour se ménager une sorte de bulle personnelle au sein d'un monde extérieur encore à appréhender ainsi que de relations humaines à jauger et par la suite à juger.
Last but not least, il jouissait aussi d'une santé à ce point exceptionnelle qui au fil des années n'a cessé d'étonner plus d'un médecin car, non seulement, il ne contracta jamais aucune maladie infantile grâce à une immunité vraiment unique qui toujours et en toute circonstance et encore bien plus tard le préservât de toute contamination ou ennuis de santé.
Durant ses premières années, comme c'est le cas pour tous, son caractère indépendant se forma, curieux et doué d'une faculté innée de prise de distance, d'analyse rapide des faits et conséquences de ses gestes sans qu'on lui connaisse un modèle au sein de cette famille réduite hormis peut-être une éventuelle admiration pour son grand-père maternel dont la vie passée faite d'une extrême richesse alternant avec la plus grande misère tout en affichant un égal détachement des choses avec, en plus, une bonne dose d'humour.

L'entrée à l'école, là encore, se passa sans l'ombre d'un problème du moins pour lui car, bien évidemment pour la mère de ce fils unique, ce fut un drame qu'elle réussit néanmoins à cacher du mieux possible afin de ne pas perturber celui qui déjà commençait à prendre ses marques dans la classe de l'école que, par facilité et par sensiblerie, sa mère avait, comme par hasard, su trouver si près de son habitation que les jardins de l'école jouxtaient ceux de la maison des parents de Christian.
Tout en étant assez gentil et respectueux des autres (enfants et maîtresses), on pouvait commencer à entrevoir ce besoin de singularité en ce qu'il lui était difficile d'observer passivement tout exercice ou devoir qui, sitôt compris, ne l'intéressait plus vraiment.
Relationnellement, si ses premières années se passeront sous une forme plutôt volontairement solitaire due à un comportement éveillé, curieux et observateur, celles-ci ne feront certainement pas de lui un être rejeté ou tenu à l'écart.

Le temps de l'insouciance allait-il bientôt devoir s'achever?.


Suite et 2ème partie: le 15/2/2013
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Fin et 3ème partie: le 15/3/2013
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