Finance et Politique: le divorce.


Préambule:
Si vous faites partie des convaincus (en 1mot?!) pour qui, comme on l'assène médiatico-politiquement, les seuls coupables de la crise voire de toutes les crises, sont les "financiers", épargnez-vous la lecture de cet article.
Il risquerait de nuire à votre santé intellectuelle...et vous conduirait, par manque de respect d'opinions différentes ou de l'indispensable courtoisie, aux insultes.


Finance et Politique: Du clash au krach

Depuis la nuit des temps qui a vu la "monnaie" utile au commerce local, national et international, lui-même régit par des pouvoirs locaux, nationaux et internationaux, la coexistence entre finance et politique sera passée par tous les stades de la confrontation tantôt constructive et responsable, tantôt destructrice et irresponsable.
Sans revenir sur tous les évènements, conquêtes, invasions, guerres mais aussi accords, partenariats, on remarquera que tous ont pour seule origine, non pas une soif de connaissances, un altruisme envers d'autres populations moins favorisées et autres "bisounourseries" mais bien la recherche soit de profit, soit de pouvoir et la plupart des temps, les deux y sont associés!.
Sans que, pour autant, il faille à chaque fois porter un jugement de valeur méprisant pour ceux-celles qui ont quelquefois permis à l'humanité de progresser dans son ensemble tout en reconnaissant, encore une fois sans que cela soit pour autant honteux, méprisable, que des inégalités perdurent.
Hormis pour certaines idéologies, faut-il vraiment que tous les humains soient rigoureusement, artificiellement aux mêmes niveaux sans tenir compte de leurs propres valeurs intellectuelles, motivations, ambitions...pour que la vie en société soit, par magie, harmonieuse
Notons que ces théories sont développées, instaurées dans des régions, pays souvent aux sous-sols assez riches qui maintient la population, certes nivellée vers la pauvreté générale au bénéfice d'une classe oligarchique qui, elle, s'attribue un tout autre niveau de bien-être...!.

La crise financière, c'est EUX

Depuis la faillite de Lehmann Brothers, il est de bon ton de colporter l'idée simple que la crise financière et des subprimes fut causée par les "financiers".
Les premiers et les plus insistants à le répéter sont, comme par hasard, les politiciens.
D'abord, il convient de préciser que si Lehmann Brothers a fait faillite, c'est (aussi) et surtout parce qu'en lutte fratricide, politique presque cultuelle avec le concurrent historique Morgan Stanley lorsque LB bank en difficulté a demandé un prêt pour éviter la faillite et ce qui s'en est suivi, les politiciens US et la FED en premier le lui ont refusé.
Il ne devrait pas être superflu de suivre les carrières de ceux qui, en favorisant Morgan Stanley, ont précipité la chute et la disparition de Lehmann Brothers...
A manque de vision politicienne, grande conséquence financière.
Mais, comme tout politicien irresponsable (pléonasme) sait que, contrairement à la finance, ces décisions les plus insensées n'auront de conséquences que sur la population car, lui, éventuellement après une défaite électorale, saura rebondir quitte à accuser les autres... d'incompétence.
Dans ce domaine, la décision la plus inique fut, même si moins médiatisée, celle qui consista pour le ministre des finances néerlandais, Mr J. Dijsselbloem, de mettre la banque SNS en faillite du jour au lendemain (avant le w-e) et en contradiction avec les lois européennes, sans privilégier, ce qui eut été judicieux pour tous les petits épargnants, une recherche assez facile de repreneurs ou, comme pour d'autres institutions parfois bien plus en difficultés, un recours au prêt public avec intérêts profitables au budget national.
Sachons également reconnaître que si les banques n'avaient été contraintes par des règlements, obligations et lois d'accorder, de garantir des prêts à des régions ou états dont les comptes étaient falsifiés, maquillés tant par les gouvernements nationaux que par l'Europe (de Bruxelles).

Une pirouette politique a également su retourner en leur faveur la catastrophe des subprimes dans laquelle les banques, assez fortement contraintes par des discours démagogiques politiciens prônant l'accession à la propriété pour tous d'accorder des crédits à toute une frange de la population dont le manque suffisant de revenus auraient alerté le plus imbécile des guichetiers, ont pourtant pris ce risque tout en redoutant en silence que le crash n'intervienne.
C'était sans compter, une fois de plus, sur l'irresponsabilité politicienne doublée d'une hypocrisie totale qui, au lieu d'éviter qu'une des principales banques US ne doivent déposer le bilan se sont abstenus de toute proposition constructive...avec le fiasco qui s'ensuivit.
Dans une moindre mesure, il est presque comique tellement ceci est consternant d'entendre ces politiciens qualifier le monde de la finance et ses financiers de prédateurs cupides, malhonnêtes quand en plus de ces garanties apportées à des états corrompus, il est de bon ton pour les banques privées, au titre de partenaire social mais surtout soutien à l'économie de la consommation à tout prix sans quoi les budgets politiques constamment en hausse ne sauraient être financés, de prêter à tout qui en fait la demande, y compris à ceux qui n'en ont pas les moyens au risque d'insolvabilité inévitable mais que, comme chacun sait, on ne peut discriminer.
Comme si être propriétaire représentait le graal absolu alors que les plus fortunés ont assez souvent choisi, après examen comptable, de privilégier la location de villas de prestige!.
Article: Acheter ou louer?: Entre rêve et réalités.

Sortir de l'Euro

Le simple fait d'évoquer le scénario de sortie de l'euro fait automatiquement passer celui qui en parle pour, au mieux un idiot, au pire un extrêmiste de droite voire de gauche (mais ces derniers sont, parait-il, plus sympathiques).
Et pourtant...
Partons, avant de rentrer dans le vif du sujet et de mettre en doute les différentes assertions politiciennes qui interdisent toute remise en cause de la monnaie unique, de relever que la longue période, disons des années 1960 aux années 1990 durant laquelle chaque pays européen disposait de sa devise n'a pas été, comme l'est celle de l'euro, synonyme de déclin, de chèreté des biens de consommation ou de l'immobilier, de déclin du niveau de vie qui induit, pour la première fois, le sentiment pour les générations futures de vivre moins bien que les générations précédentes et ce malgré des crises pétrolières ravageuses.

Ce qui est sinon tragi-comique au moins paradoxal est d'entendre les politiciens assistés d'experts inféodés à cette thèse, elle aussi unique que la monnaie, qu'il serait catastrophique pour les populations tout abandon de l'euro car, disent-ils, cela équivaudrait à une chute de la valeur de la monnaie redevenue nationale alors qu'en termes de parité, les mêmes réclament à tort et à travers une baisse de la valeur de l'euro, responsable, pour ceux-ci, de la distorsion de concurrence qui obère les chances d'exportation de produits européens ou renchérissent les factures d'importation.
Voilà bien un raisonnement politicien empreint d'idéologie qui affirme tout et son contraire avec la même conviction sans qu'apparemment, cela ne perturbe grand monde!.

De plus, si dévaluation devait se produire, cela ne ferait donc, au pire, que replacer la valeur des monnaies nationales aux parités approximatives qu'elles affichaient au moment de l'entrée en vigueur de l'euro et par conséquent, à rendre justement les entreprises nationales plus compétitives d'autant, et il faut faire preuve de beaucoup de malhonnêteté intellectuelle pour le nier, le commerce intra-européen et international mondialisé ne souffrirait d'aucune interruption...que du contraire car redynamisé par une saine concurrence des prix et des coûts enfin libérés et à des niveaux facilement ajustables sans qu'il soit obligatoire de se réfugier derrière l'argument, politiquement irresponsable et coupable mais si à propos, de règles et lois européennes qui interdisent tout ajustement national avec les débâcles et drames pour, justement, ces populations dont ces élus disent tellement se préoccuper.
Le drame pour les populations n'est pas dans une remise en cause de l'euro mais dans ce refus politicien de tout débat qui, une fois encore, risquerait de mettre en lumière leur méconnaissance dans les domaines financiers et économiques tant, de par leur formation, seule compte l'administration et que là, par contre, l'empilement, l'enchevêtrement voire la contradiction des lois et règlements est tel qu'un détricotage de ceux-ci en affole plus d'un.
Sans parler que bon nombre d'institutions (ex: 3! Parlements européens) ainsi que pléthore de fonctionnaires encartés, subventionnés et payés par ces citoyens qui, pour le coup mais surtout le coût, font soit preuve d'idiotie collective soit de résignation imbécile en réglant, sans broncher, toutes les dépenses justifiées ou non.

Bien évidemment, ce dernier constat n'est pas imputable qu'à l'adhésion à l'euro mais son utilisation idéologique à des fins expansionnistes d'une Europe qui, telle la grenouille désireuse d'être plus grosse que le boeuf, finira par exploser au détriment, une fois est coutume, de ceux-celles qui n'ont pas exigé la tenue d'un vrai débat de sortie organisée et maîtrisée de l'euro.

Politiciens: experts économiques?

Voilà bien un autre aspect de ce qui a causé et malheureusement continue de le faire, le déclin plus fort de certains pays par rapport à d'autres en ce que les politiciens censés maîtriser l'économie du pays n'y connaissent rien tant du fait de leur orientation universitaire ou de leur totale méconnaissance du management ne fut-ce que d'une épicerie!.
Et pourtant, on en trouve qui ne rate (malheureusement) pas une occasion d'alerter l'opinion et les marchés sur les difficultés, les choix de stratégie de telle ou telle entreprise privée sous le seul fait qu'ils sont ministres (provisoires mais ça, ils l'oublient).
Le pire, c'est que cela a pour conséquences que ces entreprises, qu'ils ont souvent par idéologie politique contraire du dirigeant ou affinités avec l'opposition du moment, subissent des pertes de parts de marchés ou de valeurs boursières importantes les mettant de fait dans la tourmente qu'avec plus de discrétion, elles auraient pu éviter au profit d'accords meilleurs y compris pour leurs salariés.
Si encore, ces "experts économiques" auto-proclamés manifestaient une certaine compétence pour gérer les finances de l'Etat, on saurait leur pardonner cette nuisance verbale, mais malheureusement, au vu des résultats qui se chiffrent plutôt en déficits, force est de constater que leurs échecs sont aveuglants au point que même s'ils se disent toujours irresponsables de tout et, à tour de rôle, accusent les prédécesseurs, cela ne les empêche pas, et pour eux, c'est bien là l'essentiel, de se faire réélire toujours et toujours...!.

En prenant un peu de recul, on pourrait s'apercevoir de l'importance d'une classe moyenne vivace et faisant parfois à son corps défendant office de simple variable d'ajustement entre les deux extrêmes que sont les classes pauvres et les riches.
Symptomatique de constater que lorsque cette "zone tampon" fait défaut, on se retrouve assez vite à survivre pour la plupart dans une dictature ou un régime que l'on qualifie "politiquement correct oblige" de théocratie.
De même dans les démocraties européennes en déclin, une tentation nouvelle de réalimenter la lutte des classes se fait jour.
Ceci au détriment de la classe médiane, rarement en capacité de créer des troubles et autres mouvements sociaux dommageables pour le bon déroulement de la vie socio-économique, qui subit en premier lieu le poids essentiel des taxations censées aider les plus défavorisés et plus réellement à tenter de réduire les déficits considérables que les politiciens populistes ont laissé se creuser.
Et pour conclure via une certaine dose d'humour...quoique!.
La pression fiscale décidée par les dirigeants de pays européens confrontés aux dérapages budgétaires qu'une classe politique, aurait pu, dû éviter pour autant que celle-ci ne se préoccupât pas plus d'accéder aux pouvoirs et à ses privilèges qu'à la responsabilité minimale de bonne gestion finit par en dégoûter plus d'un qu'ils soient jeunes et entrepreneurs en devenir ou moins jeunes et entrepreneurs confirmés qui tentent l'aventure sous des cieux plus cléments et mieux gérés.

A noter que pour ces derniers, surtout s'ils sont "people", le pouvoir ne parle plus de libre circulation saine et européenne mais bien de "mauvais" citoyens profiteurs qui, ô horreur, se livrent à la bassesse de l'exil fiscal et sur lesquels le pouvoir démocratique exercera pressions, menaces et contrôles internes combinées à des compromis et autres transferts de dossiers fiscaux sinon refus d'accueil du pays par crainte, pour ce pays renégat, de perte de coopération politico-économique à l'échelon européen.

Vous cherchez des boucs-émissaires?:
Hors le monde politique du ou des partis au pouvoir, ils sont ou, en fonction des situations et problèmes, peuvent être tous les autres.